Edward Saïd écrivait dans Al-Ahram juste après l’invasion de l’Iraq : « Chaque empire, dans son discours officiel, a toujours affirmé être différent des autres, que les circonstances étaient particulières, que sa mission visait à éclairer, à civiliser, à promouvoir l’ordre et la démocratie et qu’il n’userait de la force qu’en dernier recours. »
Au début du nouveau millénaire, les Etats-Unis disposent d’un monopole quasi absolu de puissance et de technologies militaires. Ils contrôlent les ressources énergétiques, les réserves de devises mondiales et l’essentiel des actifs du monde industrialisé.
A la suite de l’occupation des champs de pétrole iraquiens, plus que jamais la puissance américaine détient à elle seule le monopole des ressources énergétiques du futur. Le Pentagone disposait d’un terme pour cela : full Spectrum dominance, ou domination totale sur tous les fronts. Cela signifiait que les Etats-Unis sont en voie de contrôler partout dans le monde les situations militaires, économiques et politiques. L’Empire mourant économiquement, venait de retrouver un second souffle, qui devrait lui permettre de rester encore longtemps le pays le plus puissant malgré une économie déclinante.
L’Histoire, décidément, n’est pas encore en voie d’achèvement. De grands combats sont encore nécessaires, Mais la prospective de modifier la dégradation climatique, d’influer sur la géopolitique de l’énergie, de réduire la misère dans le Tiers-monde et de consolider la paix dans le monde semble encore à notre portée.